Saudade

Édition bilingue - Edición bilingüe

par Claribel Alegría

Colón dice que oyó cantar un ruiseñor en el Caribe. En el Caribe no hay ruiseñores. Se me hace que oyó a Claribel Alegría.

Colomb dit qu’il a entendu chanter un rossignol dans les Caraïbes. Il n’y a pas de rossignols dans les Caraïbes. J’ai bien l’impression que c'est la voix de Claribel Alegría qu’il a entendue.

Ernesto CARDENAL

Claribel Alegría ha tenido la suerte de nacer recibiendo el nombre que merece. La conozco muy mucho y sé que seguirá claribeliando y alegrando al mundo hasta mucho más allá de su muerte, que no ocurrirá nunca, porque mujeres así hay muy poquito y nunca se cansan de seguir viviendo.

Claribel Alegria a eu la chance de naître en recevant le nom qu’elle mérite. Je la connais très très très bien et que je sais qu’elle continuera à claribeller et de mettre le monde en joie bien au-delà de sa mort qui n’arrivera jamais, parce qu’il y a très très très peu de femmes comme ça et ne sont jamais fatiguées de vivre encore et encore.

Eduardo GALEANO

Traduit par Michelle Dospital.

Parution :
Maison d’édition : L'atinoir
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À propos de l’auteur

Claribel Alegría est née à Estelí au Nicaragua le 12 mai 1924. Sa mère, Ana María Vides, était salvadorienne et son père, Daniel Alegría Rodríguez, médecin nicaraguayen. Elle n’a que neuf mois lorsque ses parents, menacés pour leur prise de position contre l’occupation étatsunienne au Nicaragua, sont obligés d’émigrer à Santa Ana, El Salvador.

Claribel passe son enfance et son adolescence à El Salvador. Elle sera, toute sa vie durant, consciente d’avoir “une Patrie et une Matrie” et aujourd’hui encore se considère comme « salvanica ».

En janvier 1932, l’année de ses sept ans, le dictateur Martínez ordonne le massacre de milliers de paysans et indiens salvadoriens. Cet événement la marque profondément ; indélébile, il est à l’origine de son engagement social en faveur des droits humains.

En 1943, elle obtient une bourse pour étudier aux Etats-Unis, à l’Université de Loyola à la Nouvelle-Orléans et termine son baccalauréat ès arts en philosophie et lettres à l’Université de George Washington. C’est là qu’elle connait le poète espagnol Juan Ramón Jiménez, prix Nobel de littérature, qui devient son mentor et qui rassemble ses premiers poèmes dans « Anillo de Silencio », son premier recueil.

En 1947, Claribel épouse Darwin J. « Bud » Flakoll (1923-1995). Ils mènent une vie personnelle et littéraire intense et publient ensemble plusieurs romans et témoignages. En 1962, les éditions Beacon press publient « New voices of Hispanic America » qui révèle les futurs auteurs du Boom latino-américain comme Julio Cortázar, Mario Benedetti, Mario Vargas Llosa, parmi tant d’autres, et avec lesquels Claribel et Bud se lient d’une amitié profonde et durable.

En 1966, leur roman « Cenizas de Izalco » est publié en Espagne après avoir été finaliste deux ans plus tôt du prestigieux concours Biblioteca breve du roman, organisé par les éditions Seix Barral. Pour la première fois, un livre parlait enfin du massacre salvadorien.

Bien que Claribel ait écrit des romans et des contes, elle se définit avant tout comme poétesse. De sa plume et tout au long de sa vie, elle a dépeint de nombreux événements intimes et historiques et n’a eu de cesse d’élever sa voix contre les injustices sociales sans pour autant trahir la muse de la poésie.

Son œuvre a été traduite dans plus de 15 langues et a obtenu de nombreuses distinctions parmi lesquelles le Neustadt International Prize for Literature.