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Toute l’œuvre narrative de MALLEA tente d’identifier et de définir cet « homme argentin » qui domine toute la vie de la grande cité, « la métropole babylonienne » selon ses propres termes, par opposition à l’homme fermement ancré à la terre et qui la travaille, la maîtrise et l’exalte. Mais il ne s’agit pas d’opposer l’homme de la ville à celui de la plaine, de la montagne ou de la forêt. Pour lui, il s’agit bien de traits de caractère qui peuvent exister n’importe où, même si en Argentine, cet « Argentin visible » est prédominant dans la capitale : Buenos Aires. Mais Barboza, le personnage principal de À l’orée de ténèbres, bien qu’habitant un bourg perdu réunit toutes les caractéristiques de l’homme extérieur à son environnement, transplanté dans un milieu dont le mode de pensée et les sentiments lui sont totalement étrangers.
Au-delà de l’Argentine, au-delà de l’Argentin, Mallea nous parle de l’Être Humain.
Auteur d’une œuvre considérable s’étendant sur plus de 40 ans, grand animateur de la vie littéraire en Argentine à partir du supplément littéraire du quotidien La Nación, ambassadeur de son pays auprès de l’UNESCO, Eduardo MALLEA (Buenos-Aires 1903-1982) a su magistralement explorer l’âme de la femme et de l’homme argentin.