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Non, ce n’est pas une pièce, ce n’est pas une célébration, ce n’est pas un spectacle, qui seraient indécents pour évoquer la tragédie dans la tragédie de la Guerre d’Espagne, ces jours de janvier 1939 où,fuyant l’avance des armées de Franco, populations affolées et combattants républicains en déroute prirent la route, la seule encore ouverte, de la frontière pyrénéenne vers la France, dont ils espéraient, à défaut de l’aide qui ne vint pas, un salut in extremis qui viendrait peut-être. Ce texte, ce chant de Sara Sonthonnax, tissé de ces lettres silencieuses jusqu’à elle, est un pansement, une suture sur une plaie toujours béante, qui fait silence et froid, mais qu’elle avive et fait parler, pudiquement (…)
(…) L’exil, ici, c’est celui du départ, de l’arrachement de la patrie de ceux qui sont chassés, pourchassés, de ceux qui réussiront à s’évader, à partir.
Mais ceux qui restent, cloués sur place, qui restèrent et y restèrent? Pourquoi rester, tout est perdu, dit-on à mon anarchiste de père : « Justement pour cela », répondit-il.
L’exil aussi commence où finit l’exode.Exilé d’un lieu, on le reste à jamais dans un autre.B. Pelegrín
L'auteur a reçu une aide pour la publication du Conseil Général des Bouches du Rhône.
Retrouvez une critique de ce livre en page 32 du journal Zibeline